Un des thèmes sous-jacents de Player One est que le monde virtuel est l’occasion, pour des gens qui n’auraient pas travaillé ensemble dans le monde réel, de trouver ensemble des solutions novatrices. Les personnages, différents par défaut, rencontrent plus de succès lorsqu’ils allient leur force. Bien que je ne pense pas qu’à l’avenir, les expériences virtuelles et l’anonymat soient nécessaires pour garantir la diversité des équipes de part et d’autre du globe, j’apprécie l’idée de ne juger les personnes que l’on ne peut voir dans la « vraie vie » que sur la façon dont elles nous répondent et en fonction de leurs compétences.
Et est-ce un problème si l’anonymat réunit deux personnes qui ne seraient jamais côtoyées dans la vie ? L’anonymat ne pose problème que lorsqu’il permet d’utiliser Internet à des fins malveillantes, comme les trolls et le harcèlement en ligne. Mais où est le mal si l’anonymat permet à une personne timide de se rapprocher d’un inconnu, qu’elle n’aurait sinon pas approché dans la vraie vie, et de lui exprimer son projet formidable sans crainte, et que ce projet prend forme ?
C’est un des espoirs portés par cette œuvre : le chemin parcouru par ces personnages issus de milieux différents et qui n’ont jamais abordé la question de leurs origines. Ils ont résolu des problèmes ensemble et ce n’est qu’ensuite qu’ils sont revenus à leur identité dans le monde réel. À la fin, ils ont réalisé qu’ils étaient meilleurs que ce qu’ils pensaient.
Pour moi, un environnement comme OASIS représente un moyen pour tester, intégrer, échouer, prendre des décisions et réunir rapidement un groupe de personnes aux origines et perspectives variées pour résoudre un problème. Personnellement, je n’ai pas envie de travailler de cette façon, mais cela n’a pas d’importance, car c’est ce que les natifs du numérique vont vouloir, eux qui ont des milliers d’amis qu’ils n’ont jamais vu. Le travail à distance ou la collaboration virtuelle avec d’autres personnes ne leur paraîtra pas étrange, et encore moins grâce à la connexion créée par l’utilisation de leurs outils.
À l’avenir, les concepteurs et les ingénieurs n’auront de surcroît plus besoin de s’entretenir en personne avec leurs interlocuteurs pour réaliser un projet : la communication, la conception, la mise sur pied, l’analyse et la prise de décision s’effectueront à l’aide de la réalité étendue (XR), et ce sera tout.