Une fois l’impression des différentes pièces achevée, l’assemblage du MAMBO s’est effectué dans trois pays différents, selon un flux de travail que Michele Tonizzo estime être l’exemple parfait d’une fabrication décentralisée. L’expertise informatique est venue d’Allemagne, alors que l’impression proprement dite a eu lieu au Centre technologique d’Autodesk à Birmingham, en Angleterre, ainsi que dans les locaux de Moi Composites à Milan. L’équipe italienne a pu veiller au bon déroulement des opérations en Grande-Bretagne grâce à la technologie du cloud.
Si cela peut paraître compliqué, ce fut un mal nécessaire car la start-up milanaise ne disposait pas de l’équipement ni de l’espace suffisant pour imprimer les pièces du bateau en 3D. À cette époque, Moi Composites disposait de deux bras robotiques fixes multiaxes capables d’imprimer les composants.
Le déplacement d’une partie de la production à Birmingham, où se trouvait un troisième robot, a permis de travailler de concert. Dominique Müller réfléchit déjà à améliorer le processus. Selon elle, l’utilisation d’un robot sur rails fonctionnerait encore mieux, car le bateau pourrait être imprimé en une seule pièce.
Les pièces imprimées ont été envoyées et assemblées à Miggiano, dans la province de Lecce dans les Pouilles, par les soins de l’entreprise de construction navale Catmarine.
Bien que le MAMBO pourrait être un jour certifié et se voir délivrer un permis de naviguer en haute mer, il n’est pour l’instant qu’un modèle de démonstration. Sa forme unique est l’aboutissement ultime de l’objectif que Moi Composites s’était fixé en 2018 : il est temps pour les concepteurs de bateaux de laisser parler leur créativité, car les méthodes de fabrication modernes peuvent facilement mettre à flot toutes leurs bonnes idées.
« Les constructeurs de bateaux sont souvent âgés et les jeunes manquent à l’appel pour reprendre le flambeau, commente Dominique Müller. Cette profession disparaîtra si on ne transforme pas ce secteur. »