Jonah Wurzer-Kinsler, Partner/Architectural Consultant, Franken-Schotter: À l’origine, nous produisions des agrégats. Nous n’exploitions que la partie inférieure de la carrière et nous vendions ces matériaux à des fabricants de pierres naturelles. Dans les années 1990, nous avons commencé à produire des pierres naturelles. Nos besoins en capitaux ont rapidement augmenté. Nous sommes en concurrence avec des pays comme la Turquie et le Portugal, où le coût de la main-d’œuvre est bien plus bas. Nous devons donc optimiser nos processus.
Il y a 20 ans, le chaos semblait régner dans l’atelier. Vous pouviez trouver n’importe où un document sur lequel était notée une commande, qui était ensuite envoyée quelque part. La commande était préparée et quelqu’un venait la récupérer. Certaines commandes n’étaient pas livrées, car le document avait disparu. Cette époque est révolue.
Le développement de ces projets prend des années. Je pense que la contraction de notre marché de gros est irréversible. Nous allons dépendre de plus en plus des projets, notamment avec des architectes.
L’exploitation de la pierre est une activité salissante, bruyante et difficile. Nous devons nous efforcer de rendre notre lieu de travail plus attractif. Pour conserver les talents, nous devons optimiser notre technologie, mais aussi former nos équipes à l’informatique et à l’automatisation.
Heinz Zierer, Plant Manager, Franken-Schotter: En 20 ans, le secteur des pierres naturelles a beaucoup évolué, passant des machines manuelles aux machines à commande numérique. Nous avons choisi la robotisation pour des raisons commerciales, car elle permet d’obtenir des performances élevées avec relativement peu de main-d’œuvre.
Wurzer-Kinsler: Au cours des 20 dernières années, le changement le plus important a été apporté par l’automatisation. Nous pouvons localiser les pierres, réaliser le suivi des commandes et communiquer l’avancement du projet au client.
Marc Assmann, BIM Process Specialist, Franken-Schotter: La communication avec nos clients est évidemment très importante. La numérisation permet de créer des visualisations, des rendus et des simulations que nous générions manuellement auparavant. Cette numérisation nous aide à réduire les frais de déplacement et à accélérer la définition des projets, jusqu’au choix de la pierre à utiliser. Nous créons une maquette numérique qui nous sert à générer une maquette physique en interne. Le client peut ensuite se rendre sur notre site et utiliser la maquette pour choisir les motifs des pierres de son projet.
Zierer: Le secteur de la pierre est très concurrentiel. Pour perdurer et obtenir de bons résultats, il est essentiel de faciliter l’accès aux ressources et de pouvoir traiter les produits de bout en bout.
Assmann: Le principal atout du BIM provient de la grande diversité des jeux de données fournis par les clients. Ces jeux de données sont extrêmement variés, mais parfois incomplets, d’où la nécessité pour Franken-Schotter de créer une plateforme unifiée. Grâce au BIM, nous avons pu mettre en place des processus structurés et normalisés dans tous les services de notre entreprise. En combinant l’expérience aux connaissances technologiques et informatiques de nos employés, nous allions tradition et progrès pour créer des produits de haute qualité sous formes numérique et physique.
Wurzer-Kinsler: Les scies requièrent l’utilisation d’eau pour leur refroidissement. Nous disposons donc d’une usine de traitement des eaux dans laquelle nous extrayons les boues pierreuses. Et nous recyclons les eaux résiduelles dans nos installations.
Zierer: Nous sommes en mesure de traiter l’ensemble des résidus. Toutes les entreprises ne peuvent en dire autant. J’aime ce que je fais. Je pense que si quelqu’un n’aime pas son travail, le mieux est d’en changer, car nous y consacrons une bonne partie de nos vies.
Wurzer-Kinsler: L’adoption des nouvelles technologies conditionne le remplissage des carnets de commandes. Les architectes sont de plus en plus exigeants. Sur les chantiers, les intervenants le sont également. Ils veulent savoir ce qui se passe, à quel moment. Dans ce secteur, les besoins en main-d’œuvre sont énormes. Les employés souhaitent utiliser des ordinateurs et l’automatisation. Ils veulent programmer ces machines et travailler dans un environnement stimulant. Ils veulent être fiers de travailler pour une entreprise comme Franken-Schotter. Je suis convaincu que notre usine d’exploitation des pierres est l’une des plus modernes d’Europe, voire du monde.