Depuis plusieurs années, STRABAG mise clairement sur les technologies innovantes. La conception générative, un des nombreux moteurs de linnovation, occupe désormais un groupe entier, sous la direction de Marco Xaver Bornschlegl, au sein du service Innovation & Numérisation de STRABAG (SID). L’équipe est dirigée par Fabian Evers, qui lui non plus n’est pas avare du mot « automatisation » : « Nous repensons la planification en introduisant des processus automatisés. Nous traduisons les connaissances en architecture et en construction en algorithmes afin d’automatiser cette phase et, in fine, d’optimiser les bâtiments », explique cet architecte de formation.
Ce qui était auparavant géré manuellement dans un tableau Excel se trouve désormais dans un outil d’automatisation. L’ingénieur en charge n’a donc plus qu’à définir les paramètres du cahier des charges et les objectifs du projet, dans un système de CAO. À partir de ces données, l’ordinateur génère en très peu de temps une multitude de solutions optimales à l’aide de calculs logiques et de méthodes d’intelligence artificielle évolutives. Ce ne sont plus trois ou quatre idées, mais des centaines, voire des milliers, qui sont ainsi proposées. En outre, elles fournissent davantage d’indicateurs, plus précis, que ceux que les concepteurs ne pourraient jamais recueillir. Il n’y a alors plus qu’à choisir la meilleure solution, grâce au filtre de paramètres.
Sur le terrain, cette méthode est développée par exemple en collaboration avec le département STRABAG Real Estate (SRE) afin d’évaluer des parcelles : en très peu de temps, les promoteurs peuvent ainsi déterminer la meilleure façon d’aménager une surface donnée. Dès le départ, l’outil tient compte de paramètres tels que l’ensoleillement optimal, l’empreinte carbone ou le nombre d’unités d’habitation.
La conception générative intervient également lors de la phase d’avant-projet détaillé, ce qui facilite considérablement le travail de l’équipe, comme l’explique Fabian Evers : « Nous avons programmé des modules standardisés d’escaliers et d’ascenseurs générés de façon automatisée dans Revit, une fois renseignés les paramètres tels que la hauteur d’un étage. » Au lieu d’avoir à redessiner des escaliers standard à chaque nouveau projet, les dessinateurs ont juste à recourir au plan. En somme, un parfait exemple de « sachet de thé standardisé ».
« Le module d’escalier conçu par conception générative permet de gagner beaucoup de temps : au lieu de se casser la tête pendant trois semaines, un escalier est prêt en un jour », résume Fabian Evers. Les planificateurs n’ont plus besoin de s’attarder sur la modélisation d’éléments de construction simples. Les murs sont bien plus faciles à déplacer pour simuler des variantes dans la mesure où les modules s’ajustent automatiquement aux modifications apportées à la maquette. Cela nous permet de gagner un temps précieux que nous pouvons consacrer aux besoins individuels de chaque client. »
À l’avenir, STRABAG et ZÜBLIN veulent développer, sur le modèle des escaliers, des éléments de bâtiments, voire des bâtiments entiers comme système, à la manière d’une boîte à thé, qui seront dessinés, produits et assemblés sur le chantier grâce à l’automatisation. Le groupe relie ainsi la conception à la production, jusqu’au montage sur le chantier, le tout de façon fluide et numérisée.