Le consensus qui prévaut au sujet de la restauration consiste à améliorer la tour, tout en préservant son aspect d’origine. La modernisation n’est pas un objectif en soi. En revanche, les experts en conservation du patrimoine urbain veulent une version plus sûre et plus solide de l’extérieur qui, en termes d’apparence, ne s’éloigne pas de la splendeur originelle de la tour.
Cette approche implique donc de remplacer des milliers de pierres différentes tout en conservant la couleur et la texture d’origine et en gardant autant de matériaux historiques que possible, ce qui n’est pas chose facile. D’autant qu’aucun des types de pierres utilisés ne provenait des Pays-Bas, mais de carrières allemandes, belges et françaises. Et même après la réception de nouveaux matériaux, il ne suffisait pas seulement de tailler des carrés et des rectangles.
« Ce ne sont pas uniquement des éléments uniformes, explique Tommy van Beem, manager BIM chez Nico de Bont et responsable du programme BIM chez TBI. Très souvent, nous devons recréer des ornements détaillés qui avaient été sculptés à la main par des artisans médiévaux. »
La conservation du patrimoine ne s’improvise pas. Saisir des informations détaillées sur les différents éléments à restaurer puis les communiquer aux bons artisans au bon moment est essentiel pour la réussite du projet.
« Les outils numériques nous ont permis de définir notre propre déroulement de tâches et de créer notre système d’enregistrement des blocs (BRS) pour gérer la complexité du travail. C’était un énorme avantage, ajoute-t-il. Ces outils ont accéléré la saisie d’un grand volume d’informations détaillées qui sont utiles à toutes les personnes associées au projet. Enregistrer l’ensemble des activités, comme renseigner les informations sur les blocs, est nécessaire pour l’avenir et pour les nouveaux travaux de restauration des trente prochaines années. »