Un entrepreneur principal japonais a été chargé de mettre au point un nouveau type de flotteur pour les systèmes photovoltaïques, mais il ne disposait pas des connaissances ou de l’expérience nécessaires en matière de production de masse pour respecter le délai fixé, si bien qu’on a fait appel à l’expertise de M. Yanagisawa.
L’entrepreneur avait déjà consacré de nombreuses heures et une bonne partie de son budget à la formation des employés, et il cherchait un moyen d’éviter de repartir de zéro. Une partie prenante du projet connaissait pour sa part le travail de Yanagisawa : c’est lui qui a pensé que son parcours correspondait à la mission.
À l’époque, Yanagisawa travaillait avec une très petite équipe : il a décidé très tôt que les méthodes traditionnelles de testing et de conception ne suffiraient pas, dans la mesure où le client ne dispose que de 15 mois pour réaliser l’ensemble du projet. De nombreux systèmes photovoltaïques flottants avaient déjà été mis au point, mais les flotteurs eux-mêmes n’étaient pas standardisés et devaient être conçus à partir de zéro. M. Yanagisawa a appliqué la conception générative, laquelle a permis d’obtenir rapidement 500 options de formes de flotteurs, avec une épaisseur de paroi minimale et optimale, en fonction de la résistance supposée nécessaire.
« Malgré les 500 solutions proposées, nous avons réalisé que nous devions modifier quelques éléments si nous voulions répondre à certaines normes », explique Yanagisawa. « Nous avons dû apporter des modifications aux modèles conceptuels sur la base des commentaires des ingénieurs côté usine potentiellement responsables de la production. Ce processus est connu sous le nom de “DFM” [pour « Design for manufacturing », conception pour la fabricabilité] ou de “MVT” [test de vérification de la production en série], généralement obligatoire pour les produits fabriqués en série. Nous devions également éviter les conflits de brevets, car il y avait déjà deux grandes entreprises dans le monde qui fabriquaient des systèmes photovoltaïques flottants – une entreprise française et une entreprise chinoise. »
Les lois et réglementations relatives aux systèmes solaires flottants n’étant pas encore tout à fait au point, Satoshi et son équipe ont établi leurs propres normes pour les flotteurs. A cette fin, ils se sont basés sur des standards existants bien étudiés pour les équipements de production d’énergie terrestres, les flotteurs et les ancres utiles dans d’autres domaines, ainsi que quant aux normes relatives à la pollution de l’eau. Tout en incorporant les éléments de conception fonctionnels nécessaires, ils ont réduit ces 500 options à quelques-unes, et ont finalement pu opter pour une version finale du design.