Indiscutablement, les réseaux sociaux ont accompli des choses phénoménales et le modèle publicitaire a ouvert un accès à la technologie pour de nombreuses personnes. La capacité à communiquer a explosé grâce à ces plateformes. Avec du recul, les plateformes sociales nous apparaîtront comme l’ère du contrôle de la vie des utilisateurs, durant laquelle les entreprises profilaient les personnes telles des produits.
Je trouve cela dérangeant, voire même dangereux. Rappelez-vous la polémique d’après le 11 septembre aux États-Unis lorsque le gouvernement a fait passer le Patriot Act, qui permettait de surveiller les conversations téléphoniques et électroniques des usagers ? Cette pratique a été et reste controversée, même s’il y avait des arguments plausibles à autoriser l’accès des données au FBI dans un souci de protéger les citoyens. Eh bien vous savez quoi ? Google est bien pire. Pourquoi leur faire confiance à eux plutôt qu’à l’État ? La logique m’échappe.
Je trouve curieux que les gens refusent que l’État sache telle ou telle chose les concernant alors qu’ils ne voient aucun inconvénient à ce que Google liste leurs allées et venues quotidiennes. Google m’avertit quand je monte dans ma voiture que la pizzeria est à seulement dix minutes de chez moi, car il a enregistré que je vais chercher des pizzas le vendredi soir. Google sait où ma voiture est garée, où je suis allé et me fait des suggestions en fonction de mon comportement passé. Si un jour Google souhaitait utiliser ces informations pour me faire suivre, ce serait possible. Voilà où on est avec ces entreprises qui détiennent nos données. Et la plupart d’entre nous refuseraient cela de la part des pouvoirs publics.
Personnellement, je préfère que les données qui me concernent m’appartiennent et avoir des certitudes sur les moyens de contrôler ces informations plutôt que de me fier aux paramètres de contrôle de Google. J’ai hâte de voir la réaction des utilisateurs face à ce choix : feront-ils une croix sur la confidentialité de leurs données en échange d’une gratuité offerte par des entreprises qui cherchent à leur faire passer des messages ? Paieront-ils le prix de la qualité et de la sécurité des données ?
Quelle que soit l’issue, la Silicon Valley ne sera pas en reste lorsqu’on aura trouvé comment traiter les utilisateurs comme des clients plutôt que comme des produits.